
La volonté, un muscle qui s’apprivoise et se respecte
Pourquoi avons-nous tendance à remettre au lendemain ce que nous pourrions faire le jour même ? Pourquoi sautons-nous sur la boite de chocolats alors que nous sommes au régime ou pourquoi n’arrivons-nous pas à éteindre le Xième épisode de Netflix ou arrêter de scroller sur les réseaux sociaux en post-posant notre couché alors que nous sommes exténués et fatigués ?
Une des hypothèses que nous pourrions avancer serait de dire : je ne suis pas motivé, ma volonté n’est pas suffisamment forte, je n’y arrive pas. Et c’est à ce moment précis que notre conscience nous glisse à l’oreille un adage bien connu : « mais enfin, quand on veut on peut ! »
Eh bien, ce n’est pas si simple !
Croire que la volonté ne dépend que de la motivation est un leurre. Car pour que la volonté ait un effet, il est primordial d’ajouter la notion de temps. Sans cette notion de temps, cela reviendrait à remettre nos comportements efficaces sur la seule et unique variable de la motivation que nous serions donc censés avoir ou développer de manière constante et à toute heure de la journée…
Des expériences scientifiques ont mis en lumière cette théorie et ont démontré que la volonté est une ressource limitée qui peut s’épuiser avec le temps et l’utilisation. Selon cette théorie, si nous utilisons notre volonté pour résister à une tentation particulière, nous aurons moins de volonté pour résister à d’autres tentations plus tard dans la journée.
La volonté à volonté est donc une fausse idée…
Prenons un exemple simple et comparons votre volonté à la batterie de votre téléphone. L’indicateur de batterie est votre volonté disponible sur la journée. Tous les matins, vous partez avec une batterie pleine et à mesure que votre journée avance, et à chaque utilisation, elle se décharge… Tout comme votre batterie, votre détermination/volonté se dégrade au fur et à mesure que vous l’utilisez et peut se terminer dans le rouge plus vite que vous le pensez.
Ce qui explique donc que quand vous avez sollicité votre volonté pour atteindre vos objectifs qui vous mènent à des victoires ou des échecs, les challenges qui suivront seront, que vous le vouliez ou non, plus difficiles à atteindre car vous en manquerez !
La volonté est donc limitée… alors pourquoi ne la respectons-nous pas ?
Nous sommes bien conscients que toute ressource limitée doit être bien gérée pour maximiser son rendement. Nous le faisons avec la nourriture, le sommeil, la concentration, le temps, etc… pourquoi ne pas le faire avec la volonté ?
Une des raisons est que la volonté a sa propre volonté et n’apparaît parfois pas au moment où nous en aurions le plus besoin. C’est un peu la faiblesse de la volonté. Et croire que nous pourrions en disposer quand bon nous semble ne tient pas la route.
Une expérience intéressante a démontré que plus nous utilisons notre esprit, moins nous avons d’énergie pour réfléchir. À tel point que, après une tâche de mémorisation de série de nombres (2 ou 7 nombres) et une proposition d’un en-cas sain (salade de fruits) ou d’un plaisir coupable (chocolat) avant la restitution de ces nombres, les participants qui devaient retenir le plus de nombres choisissaient presque majoritairement le gâteau au chocolat !
Alors, comment faire preuve de volonté et à quel moment ?
Notre cerveau, plus particulièrement notre lobe préfrontal, est à la base des activités conscientes et prend en charge notre concentration, notre mémoire à court terme, la modération des impulsions, etc. Il abrite également notre prise de décision et notre volonté.
Pour corroborer ce que j’ai dit plus haut, si vous l’employez pour une tâche, vous aurez moins d’énergie pour la suivante, à moins de faire le plein ! Les glucides et les protéines sont des carburants indispensables à notre activité cérébrale.
Et l’expression « nourrir la réflexion » prend alors un autre sens.
En outre, la surcharge mentale et la prise de décisions répétitives et effrénées sur une même journée peuvent amener notre cerveau à se mettre en mode « par défaut », vidé de toute son énergie. Pour certains, le mode par défaut est synonyme de succès, pour d’autres, il est plus complexe et ne reflète pas les objectifs poursuivis, mettant donc à mal la qualité de notre volonté.
Enfin, étant donné que la volonté est une ressource limitée, il serait plus prudent de ne pas la gaspiller, de l’utiliser au mieux et de la réserver pour ce qui compte le plus pour nous. Autrement dit, nous la respectons, nous traitons ce qui a le plus d’importance au moment où notre volonté est à son maximum (c’est-à-dire que la batterie est pleine). Nous lui donnons donc la place prioritaire qu’elle mérite.
La volonté est si importante que son utilisation devrait être une priorité.
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