
Passons l’historique de l’avènement de la communication depuis des millénaires et des phases de l’évolution de celles-ci à travers les siècles et abordons directement la notion de la communication telle que nous l’utilisons au quotidien.
Le terme « communiquer » se réfère à l’action de transmettre ou d’échanger des informations, des idées, des pensées, des émotions ou des sentiments entre des personnes ou des entités.
Paul Watzlawick, un théoricien de la communication célèbre pour ses travaux sur la théorie de la communication et la pragmatique axiologique, définit la communication comme un processus complexe qui implique à la fois des aspects verbaux et non verbaux, ainsi que des interactions réciproques entre les personnes impliquées. Selon lui, « on ne peut donc pas ne pas communiquer ». La non-communication n’existe pas.
Tous les jours, dans notre quotidien, nous sommes amenés à communiquer et en le faisant, nous avons besoin des autres. Que ce soit pour travailler, faire des courses, parler à son enfant, son conjoint ou sa conjointe, pratiquer un sport, élaborer un projet, etc., les interactions sont omniprésentes et infinies.
Le hic, et en m’intéressant de plus en plus aux stratégies de communication interpersonnelle, c’est de constater que nous n’avons pas vraiment appris à le faire. En fait, nous communiquons de manière spontanée, comme ça vient, sans toujours comprendre les mécanismes qu’ils suscitent et les conséquences qui en découlent.
Mais avant d’aller plus loin, à quoi aspirons-nous dans nos communications ?
Quels sont les réels enjeux ?
Pour simplifier, je vais partir sur les deux branches les plus présentes de notre vie, à savoir : la sphère privée et professionnelle.
Dans la sphère privée, nous pourrions supposer que nous aspirons à :
- une relation amoureuse plus épanouissante
- une relation durable sur le long terme
- une relation dans laquelle nous pouvons surmonter les défis et les difficultés inhérentes à cette relation
- aider, élever, partager et transmettre à nos enfants
- maintenir et développer une relation saine, stable et constructive avec notre famille
- créer des relations amicales de confiance
- etc.
Dans la sphère professionnelle, nous pourrions aspirer à :
- développer des partenariats porteurs, positifs et durables
- collaborer en harmonie et efficacité avec nos collègues
- se sentir efficace, compétent et performant
- mener des projets qui nous rendraient fiers
- vouloir être reconnu et apprécié pour ses contributions
- être un leader, un gestionnaire, un chef d’équipe inspirant et mobilisateur
- etc.
Liste non exhaustive, mais qui démontre que nos préoccupations ont des répercussions directes sur notre qualité de vie et que l’élément commun à ces aspirations est la volonté d’être dans un processus de croissance, de mouvement et de développement.
Cette volonté doit se « verbaliser », se « communiquer », et nous devons entrer en interaction pour mener ces objectifs à bon port. Certaines thématiques sont chargées en anxiété inhérente aux sujets de conversation, et notre cerveau, lui, souhaite maintenir une relation positive pour ne pas perdre la face.
La communication requiert de l’énergie tant cognitive qu’émotionnelle car toute interaction entraîne des conséquences sur le moment présent ET dans le futur. Il est donc important, voire nécessaire, de savoir comment s’y prendre.
Une première observation pourrait être faite dans l’utilisation de nos interactions en fonction de nos émotions. L’énergie négative enclenche nos communications et mange notre énergie bien plus que nous ne le pensons.
Lorsque nous avons quelque chose à dire à quelqu’un, c’est souvent sous forme de requête, de doléance, de conseil, de problème à résoudre, d’annonce à faire, de demande à formuler, etc. Dans ces moments-là, il faut être attentif à la manière d’amener les choses et de ne pas laisser les émotions négatives nous submerger.
Mais pourquoi ?
Car l’absence de stratégies et d’options (processus de communication) qui permettent d’éviter une souffrance (ne pas oser dire ce que l’on pense, par exemple, par peur du jugement) va créer de l’impuissance au sein même de l’interaction, qui elle-même va augmenter les émotions négatives.
L’impuissance se vit dans une situation où il n’y a ni la stratégie, ni les ressources nécessaires pour faire face à un défi, obtenir ce qui est désiré, utiliser ou résoudre les émotions négatives non désirées. Le rat qui reçoit des décharges électriques dans les deux cages, car privé d’options, va abandonner et vivre l’impuissance.
Les émotions négatives élevées vont également semer le doute et créer une association erronée entre les enjeux interpersonnels (les aspirations) et les processus de communication (stratégies et options). Nous faisons donc l’amalgame entre les sujets abordés, notre identité et nos objectifs, et préférons parfois éviter le sujet par peur que cela nous remette en question face aux autres ou face à nous-mêmes.
C’est ainsi qu’après 10, 20, 30, 40 ans à éviter des sujets de conversations trop incommodants, nous finissons par avoir peur de communiquer. Et nous rentrons alors dans un cercle vicieux qui, à chaque réitération du sujet, augmente nos émotions négatives et notre anxiété liées à cette thématique.
Ces évitements peuvent se manifester consciemment ou non et peuvent revêtir de nombreux habits. Par exemple, quelqu’un qui dit: « Je n’aime pas les conflits » pourrait en fait éviter de prendre des responsabilités. Ou encore: « Je suis le patron, il fera comme je l’ai décidé » pourrait utiliser l’évitement en exerçant un contrôle sur l’autre.
A l’inverse, quand nous sommes remplis d’émotions positives, que nous prenons plaisir à partager avec un interlocuteur ce qui nous anime, ce qui a du sens pour nous, nous en oublions presque que nous communiquons. Nous vivons l’instant présent positivement et affirmons volontiers que cela est tout à fait normal.
Malheureusement, dans notre vie, nous avons plus souvent besoin de résoudre des problèmes qui sont liés à nos aspirations et nos objectifs. Nous avons donc besoin de connaître ces processus interpersonnels qui nous font évoluer et nous mettent dans cette zone de puissance tant désirée et réellement efficace.
J’aurai l’occasion de partager avec vous mes enseignements dans ces techniques qui ont fait leurs preuves et qui décortiquent les façons dont nous devrions « mieux » communiquer. Je trouve cela dommage que ces enseignements ne soient pas des enseignements de premier ordre dans les établissements scolaires, car, comme je le disais plus haut, la communication est à la base même de notre évolution et de nos aspirations, tant personnelles que professionnelles.
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